L’autobiographie parle de souvenirs personnels et contient des détails de la vie de son auteur. Le lien entre la mémoire et le temps vécu est important dans le choix et l’interprétation des souvenirs.

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Les autobiographies constituent un format de communication à travers lequel le matériau de l’histoire de vie est chorégraphié. Dans l’écriture autobiographique, les souvenirs sont sélectionnés, lissés et organisés ; des liens sont établis entre les événements d’une manière qui n’est possible qu’a posteriori. C’est une histoire de vie racontée par le sujet lui-même. En revanche, une biographie est racontée par une tierce personne. Malgré le caractère hybride et fluide du genre comparé à d’autres formes comme les mémoires ou les journaux intimes, la compréhension de soi, l’auto-interprétation et la communication avec autrui constituent des paramètres fixes dans lesquels l’écriture autobiographique prend place. Aujourd’hui, les (auto)biographies et les films biographiques sont devenus un phénomène multiforme et un code de communication fondamental de notre monde vécu.

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Dans l’ensemble, la biographie peut être vue comme une construction au sens de « l’opus operatum » (Pierre Bourdieu), un produit détaché de l’action concrète et devenu une interprétation. Cependant, cela soulève la question de savoir si une telle référence claire peut encore être maintenue dans les sociétés contemporaines, puisque la vision biographique globale manque d’un « équivalent social correspondant », et que la multiplicité des groupes auxquels les individus appartiennent nous empêche de nous fixer sur un moi uniforme.

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Néanmoins, le récit d’une autobiographie contient des contenus historiques, sociaux et culturels et renvoie aux conditions constitutives de la socialité à travers la communication. Une autobiographie ne nous apprend pas ce qu’une personne était ou est réellement, ni même comment elle se perçoit elle-même ; elle nous apprend plutôt comment nous nous communiquons nous-mêmes et notre biographie dans un contexte spécifique de vie et de publicité culturelle. Recherche autobiographique en tant qu’artistes et créateurs au sein de notre groupe.

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En tant que récit de première main de la propre vie de son auteur – une histoire de vie conçue et écrite par les sujets eux-mêmes – l’autobiographie offre aux lecteurs un niveau d’intimité inégalé. En tant que groupe d’artistes autoformé, explorant nos vies et notre travail dans la sphère publique de l’art, cette intimité nous intéresse particulièrement. En plus du travail que nous montrons en public, nous souhaitons partager certains aspects de nos vies et du processus de production dans l’espace public. Nous avons choisi d’explorer cela sous la forme d’un mémoire commun, abordant une période spécifique de la vie après la fin de nos études. En octobre 2024, le collectif Autobiography, composé des artistes :

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Eduardo Cruces (Chili/Turquie), Nihan Somay (Turquie), Raed Ibrahim (Jordanie), Venice Spescha (Suisse/France), Tracy Lim (États-Unis/Corée du Sud), et Katerina Samara (Grèce), accompagné de la commissaire Sibylle Omlin (Suisse), a entrepris une résidence de création en Grèce, partiellement virtuelle, et a présenté les résultats de sa recherche à l’espace artistique NOUCMAS à Athènes, en Grèce.